#D1#J13 Mont Blanc crée la surprise à Tours

Tours a été le premier club cette saison à faire chuter Dunkerque

dans sa forteresse bientôt abandonnée de Michel-Raffoux, où deux équipes de Ligue Magnus étaient tombées en coupe de France. Cette performance était d’autant plus remarquable que les Remparts ont joué sans son duo défensif Nechala-Pichnarcik. Les deux Slovaques étaient blessés et sont de retour ce soir. En revanche, Kevin Altidor, impliqué dans une bagarre à Dunkerque, est suspendu.

C’est donc plutôt l’attaque tourangelle qui est affaiblie ce soir. Henri Fomin est parti la semaine dernière, insatisfait de son temps de jeu, et son remplaçant arrivé de la ligue britannique, Dylan Anderson, n’est pas encore qualifié. Tours accueille une équipe de Mont-Blanc en mauvaise posture au classement, puisqu’elle vient de tomber à l’avant-dernière place. Julien Guimard a fait le choix de titulariser Raphaël Sanyas, qui avait participé à la belle victoire de son équipe dans ces mêmes lieux (6-2) la saison dernière.

1° PÉRIODE

Sanyas est rapidement sollicité pour un arrêt peu évident devant Alexis Crosnier. Néanmoins, Tours peine relativement à construire son jeu face à des adversaires qui pressent très fort et gênent les premières passes. Il faut dire que le Mont-Blanc joue à quatre lignes et patine donc à un bon rythme. À la neuvième minute, Raphaël Garnier arrête un tir de l’enclave, et Mikulas Bicha dispose du rebond en cage ouverte. Son tir du revers est bloqué in extremis par le gardien qui plonge, mais le palet ainsi arrêté est repris par Richard Aimonetto qui s’impose dans l’enclave (0-1).

Ce but contraire semble déliter le jeu de Tours, qui subit et prend même une pénalité pour retard de jeu à un engagement. Antoine Torres marque certes d’un tour de cage, mais clairement après la sirène annonçant la fin du premier tiers-temps. Au retour sur la glace, Ville Vepsäläinen reprend un centre au second poteau d’Arthur Coulon, pour un superbe arrêt de Garnier. Il faut se rendre à l’évidence : c’est bien Mont-Blanc qui fait le jeu !

2° PÉRIODE

Le différentiel d’engagement entre les deux équipes est flagrant à la mi-match, lorsque trois joueurs du Mont-Blanc attaquent ensemble la cage pour chasser les rebonds face à une troisième ligne tourangelle moins impliquée. Comme un symbole, c’est encore « papy » Aimonetto qui se montre décisif pour aller finir le travail dans le slot (0-2).

Les Tourangeaux – y compris le défenseur Honka – sont encore en retard au repli sur un 3 contre 1 de Mont-Blanc, mais sur le renversement de jeu, Bryan Kolodziejczyk marque côté mitaine ! Le public n’attendait que ce premier but local pour un lâcher de peluches au bénéfice de la Croix-Rouge… mais le but est annulé pour un hors-jeu. Ils se consolent en reprenant le jeu en supériorité numérique du fait de l’échange de coups qui a suivi le but supposé, mais se font peur sur une incompréhension entre le gardien et Timothée Franck. En essayant de saisir ce qui aurait pu être un palet de but, Bicha fait trébucher le centre tourangeau. les Remparts se retrouvent à 5 contre 3 pendant 25 secondes, mais les Yétis motivés contrent tous les palets.

La réduction du score finit par intervenir quand on n’y croit plus. Crosnier et Bourgaut cèdent le palet à Colin Downey dont le lancer dans le cercle gauche bat Sanyas (1-2). Le Mont-Blanc finit le tiers en infériorité à cause de l’indiscipline de Valérian Croz. Downey transperce alors une défense inattentive pour dévier une passe de Bourgaut à bout portant, mais il échoue sur Sanyas.

3° PÉRIODE

Dès le début de la troisième période, Kévin Tassery se présente seul devant Garnier qui effectue un gros arrêt. On joue souvent dans la zone tourangelle, et on ne sent pas un sentiment d’urgence chez des Remparts pourtant menés au score. Sur une relance cafouillée, un palet contré est offert à Vepsäläinen seul dans l’axe, et l’ex-Tourangeau aurait ainsi pu creuser le score à dix minutes de la fin. Quelques sorties de zone manquées de Mont-Blanc donnent des séquences offensives à Tours, mais il n’y aura qu’une action dangereuse : Honka, dans l’axe à la bleue, sert Crosnier dans le cercle gauche, et Sanyas signe un bel arrêt-mitaine à hauteur de hanche.

S’il n’y a pas de rush final, c’est que Karl Léveillé condamne son équipe par une pénalité en zone offensive à trois minutes de la fin : il prend 2’+10′ pour charge à la tête… et 2′ pour attitude anti-sportive. Or, comme le micro de la table de marque est peu intelligible, cette dernière pénalité a un peu échappé à tout le monde. Quand le substitut (Downey) sort de prison, Rodolphe Garnier remplace son gardien par un sixième joueur… et Tours, qui joue à six, est sanctionné – avec un temps de retard – pour surnombre. Une pénalité de banc mineur se rajoute contre l’entraîneur de Tours qui a interpellé l’arbitre. Le public scande « Picavet au vestiaire », mais la seconde pénalité de deux minutes qui a commencé à s’afficher explique la situation.

 

On en reste donc là, et c’est après la sirène que le stock de peluches inutilisées sera lancé sur la glace. Avant de la remettre dans le tas, le Mont-Blanc posera avec la plus grande peluche pour une photo-souvenir de cette belle victoire chez le deuxième du classement ! L’attaque de Tours a encore montré ses limites sans Altidor : en trois rencontres jouées sans lui, les Remparts n’ont obtenu que 2 points sur 9 possibles. La dernière recrue n’en est que plus attendue.

 

Commentaires d’après-match

 

Julien Guimard (entraîneur de Mont-Blanc) : « C’est un effort de l’équipe dans sa globalité, un effort collectif de solidarité. C’était la meilleure réponse à donner, se sacrifier en bloquant les lancers. On a su rester disciplinés, même si c’était parfois compliqué de tenir ses nerfs. Tout le monde a respecté le plan de match. La semaine n’était pas facile mentalement, il y a eu une remise en question après la défaite contre La Roche. Je ne comparerai pas cette victoire à celle de l’an dernier, parce que j’ai beaucoup de respect et d’amitié pour l’entraîneur de cette année avec qui j’ai travaillé quatre ans à Rouen [NDLR : Rodolphe Garnier ayant succédé à Bob Millette]. Tours a un système de jeu, une belle équipe, et joue avec des Français. Désolé si je joue les rabat-joie dans mes interventions, mais face à la course à l’armement, c’est agréable de montrer que des joueurs et des entraîneurs français ont leur place en D1. [Aimonetto] est un bosseur, un gars avec de l’humilité, il est comme le bon vin et se bonifie avec le temps. J’ai deux gardiens français en concurrence, ce sont deux gardiens différents mais ils bossent fort tous les deux. Oui, il y avait une arrière-pensée dans le choix de Sanyas parce que cette patinoire lui réussit bien. »